Eloge de l'immaturité
Le thème de l’immaturité est cher à Gombrowicz, qui le conçoit comme une passion de la jeunesse et de l’inachèvement. En mettant cette forme esthétique à la place de son idéal du moi, il lui consacre la plupart de ses romans. Ferdydurke est à cet égard intéressant en tant qu’autobiographie fantasmée, mettant à nu les affres de toute maturation créatrice. Cette œuvre propose un mythe de la création littéraire qui, par la mise en scène du combat que livre le héros-écrivain avec ses idéaux, nous plonge dans les dimensions plastiques du narcissisme en mettant à l’épreuve des notions métapsychologiques comme l’idéalisation et la sublimation. Gombrowicz offre sur bien des plans un accès au problème qui habite les hommes dans le processus qui les porte à grandir. C’est au fond un éloge de l’inachèvement qu’il perpétue, ce qu’il faut sûrement entendre comme une passion d’écrivain vouée à son idéal.
Mots-clés
- Gombrowicz
- Immaturité
- Maturation
- Narcissisme
- Idéalisation
- Sublimation
- Idéal
- Inachèvement