Sur une Weltanschauung romantique

C’est depuis le romantisme allemand que la notion, d’abord cosmologique, de Weltanschauung serait utilisée au sens actuel d’une « vision du monde » centrée sur l’homme et sa place dans le « monde ». Mais c’est l’enseignement de Fichte à Iéna en 1794-1795 sur les « Fondements de la Doctrine de la science (Wissenschaftslehre) » qui fournit aux premiers « romantiques philosophes » le cadre d’une métaphysique de la subjectivité : la centration sur l’homme est revue comme une centration sur le « Moi », un « moi-sujet », qui s’oppose un « Non-moi » ou « moi-objet ». Au-delà des débats philosophiques concernant « le jeu de l’identité et de la différence » qu’échoue à dépasser la « révolution romantique », celle-ci ouvre l’espace de la « modernité », où s’inscrira, chez Freud, à Vienne « fin de siècle » la naissance de la psychanalyse.