Quelques concordances entre paléoanthropologie et psychanalyse

Par Michèle Porte
Français

Freud fait l’hypothèse d’un événement traumatique externe, dont le développement en deux temps de la sexualité humaine serait une trace, et le Sur-moi œdipien un corrélat. De façon analogue, les paléoanthropologues actuels élucident la divergence de l’espèce Homo, à partir des espèces simiesques proches, par des changements brusques dans la vitesse de développement, et non par un changement génétique – quasi inexistant. Prolongeant cette analogie du côté de l’immaturité, voire de la néoténie de l’espèce Homo, on montre que les figures identificatoires de la petite enfance, germes du Sur-moi, rassemblent le semblable, la proie et le prédateur en une figure unique et, semble-t-il, singulière parmi les espèces animales, en outre dotée de toute-puissance. Il s’ensuit que le jeu intrapsychique, comme les échanges intraspécifiques dans les diverses cultures, condensent inéluctablement haine, peur et amour entre les mêmes objets, tout en entretenant la conviction qu’existe une figure quelconque de la toute-puissance conforme à l’éprouvé infantile : du sur-moi aux dieux des monothéismes, en passant par les chefs de horde.

Mots-clés

  • Sur-moi
  • Phylogenèse
  • Chronologie du développement
  • Relation proie- prédateur
  • Identifications précoces
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