La folie au risque des discours institutionnels

Par Marie-Laure Dimon
Français

La folie opposée à la raison demeure une interrogation essentielle pour tout humain et pour toute civilisation. Cette opposition constitue le point nodal de la dimension traumatique humaine dans son rapport aux pouvoirs : la conflictualité, la domination, l’aliénation et la mort. Mais au-delà de la folie privée il sera question ici de la folie pour laquelle la société a élevé des murs et construit des asiles. La folie pose la question du sujet dans son caractère insurectionnel et non partageable, déclarant sa radicale singularité. Elle énonce une dénégation du lien social en manifestant par la construction d’une néo-réalité son désaccord de faire partie d’une humanité où chaque membre est confronté au sort commun de l’inéluctabilité de la mort. Chaque mouvement dans l’évolution de l’institution psychiatrique de ces trente dernières années – de la psychothérapie institutionnelle à l’anti-psychiatrie, au médiateurs liant le culturel et le thérapeutique, au lien social : le réseau – a voulu se départir de l’aliénation. Ces mouvements se sont trouvés aux prises avec les impasses du pouvoir : l’idéalisation, l’aliénation et le déni de la mort; tout en s’inscrivant dans une transmission où chaque mouvement reconnaît non seulement l’existence de l’autre mais aussi son apport, ceci dans l’intention de transmettre ce questionnement : qu’en est-il du phénomène de la folie ? qu’en est-il du l’humanisation du sujet ? pour que perdure le désir de connaissance de la nature humaine.

Mots-clés

  • Folie
  • Pouvoirs
  • Conflictualité
  • Transmission
  • Idéalisation
  • Impasse
  • Aliénation
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