La peur du féminin : de « La tête de Méduse » (1922) à « La féminité » (1932)

Par Janine Filloux
Français

En 1922 Freud déchiffre dans la figure mythique de Méduse le symbole de l’horreur de la castration maternelle. Il élabore théoriquement à la suite le modèle d’une phase phallique commune au garçon et à la fille en tant que stade de la sexualité génitale infantile organisé par le complexe de castration attribuant à cette phase un rôle fondamental dans la structure du désir humain; une vérité métapsychologique sur laquelle désormais il ne cédera pas de terrain et sur quoi Lacan insistera avec le primat du phallus comme organisateur du désir. Avec la découverte de la relation préœdipienne à la mère s’ouvre un nouveau champ d’exploration du développement de la sexualité féminine et de nouvelles interrogations sur les modalités du changement d’objet et l’impact de l’homosexualité primaire sur le destin sexué de la fille. Il reste que sur la possibilité de maintenir ces deux voies d’approche du féminin construites par Freud les analystes sont partagés. On prendra pour hypothèse la nécessité de penser leur coexistence en tenant le modèle freudien comme nécessaire pour penser comment la fille peut se dégager d’un corps à corps mortifère avec la mère, surmonter l’effroi que provoque en elle à l’égal du garçon l’obscure et obscène figure de Méduse pour se reconnaître sans trop de culpabilité comme ayant un corps sexué.

Mots-clés

  • Méduse
  • Effroi de la castration maternelle
  • Sexualité féminine
  • Stade phallique
  • Relation préœdipienne
  • Désir
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