La terreur des opprimés – Un examen comparatiste des réponses au terrorisme

Par Jeffrey S. Murer
Français

Les réactions de l’Etat et de la société au terrorisme, envisagées sous l’angle du respect des droits humains, diffèrent selon les contextes. L’intensité de la réponse étatique, notamment pour ce qui est de la limitation des droits humains, semble corrélée à la manière dont l’appareil étatique décrypte le danger. Les menaces venant d’entités qui ne mettent pas en cause la construction du sujet d’une politique collective donnée sont minimisées, tandis que la réponse aux menaces provenant d’entités associées aux opprimés est féroce. La réaction de l’État fonctionne alors comme l’édification d’une nouvelle frontière qui séparera un sujet politique traumatisé et un autre, censé menacer ce sujet. Ceux qui auraient besoin de la protection de leurs droits – pour pouvoir exprimer leur opposition à certaines actions de l’Etat, pour être traités de manière humaine par les services de sécurité et pour affirmer leur autonomie ou leur désaccord même en dehors de l’espace public – sont rejetés de l’autre côté de la nouvelle frontière. Indépendamment de leurs appartenances antérieures, ceux qui se trouvent ainsi à l’extérieur des nouvelles définitions du sujet politique sont par principe des autres sociaux et politiques et, en tant que tels, ne peuvent plus être considérés comme « méritant» protection. L’étude examine les conditions sous lesquelles le sujet politique connaît une telle division et réagit en abaissant l’autre pour l’opprimer. Elle comparera notamment des réponses au terrorisme en Europe et aux Etats-Unis au cours des années 1970 et au début des années 1980.

Mots-clés

  • Critères (de séparation)
  • Droits humains
  • Opprimés
  • Réponses (au ter- rorisme)
  • Séparation
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