Caïn et Abel.

La haine du frère
Par Nathalène Isnard-Davezac
Français

Dans un langage qui lui est propre, le récit biblique de Caïn et Abel nous invite à penser la question du mal à partir du mythe fondateur du fratricide originaire. En suivant pas à pas le texte, on voit se déployer une tragédie dont les actes nous sont connus. Ce qui intéresse l’analyste, qui a évidemment lu Totem et Tabou, c’est de saisir ce que la Bible nous dit de différent en nous proposant sa vision de la haine fratricide et du meurtre et de leur transformation en progrès culturel. Si, par la lecture qui en est faite ici, le meurtre du frère semble avoir été nécessaire pour pousser l’individu, et au-delà, l’ensemble des humains, à la reconnaissance du frère comme autre, et à la reconnaissance du lien d’appartenance avec cet autre comme « frère en condition humaine », la Bible nous dit aussi que ce « travail de culture » a aussi un versant plus sombre : Caïn s’est construit comme sujet, il a édifié une ville, il a jeté les bases d’une vie sociétale à partir de sa propre destructivité, et sur le cadavre d’Abel...

Mots-clés

  • Caïn et Abel
  • Meurtre
  • Altérité
  • Frère mort
  • Narcissisme
  • Responsabilité
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