Aveuglance Violence d'effacement et meurtre de la langue

Par Ghyslain Lévy
Français

L’altérité travaille au cœur de la langue, tout particulièrement sous la forme d’un intime propre à la langue maternelle. Un intime qui ferait altérité en résistant à tout effort de traduction, et qui constituerait un noyau d’étrangeté envers toute tentative d’assimilation ou d’appropriation dans une autre langue. Autrement dit d’une culture ou d’un territoire linguistique à un autre, nul passage n’est simple, nulle traduction ne s’effectue sans un reste irréductible, sans cette marque de l’intime placé paradoxalement sous le signe de l’étranger inassimilable, de son extériorité, de son dehors intransportable dans aucune territorialité textuelle autre. C’est précisément de cet aspect de l’intraduisible dont je souhaiterais ici m’occuper, dans la mesure où celui-ci me semble être l’objet spécifique de l’attentat perpétré par la terreur nazie contre la langue, et contre les constituants de l’identification primaire à l’humaine condition.

Mots-clés

  • Langue maternelle
  • Traduction
  • Idéologie nazie
  • Terreur
  • Mémoire
  • Déni de réalité
  • Attaque contre la culture
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