Peut-on écrire une histoire psychanalytique de la psychanalyse ?

Par Sophie de Mijolla-Mellor
Français

L’histoire de la psychanalyse est-elle de l’Histoire et se demander si elle peut ou doit être psychanalytique n’est-ce pas en soi l’aveu qu’elle ne saurait être « historique » puisqu’il s’agirait déjà d’une déformation vis-à-vis de la méthode ? On interroge ici, dans une vision épistémologique rétrospective, l’écriture des recherches qui se sont menées ces vingt dernières années dans les trois principaux axes que constituent : - L’étude de la vie des psychanalystes ayant laissé une œuvre significative et celle de leurs relations réciproques : filiations, exclusions voire anathème... et aussi de leur insertion dans l’histoire générale de leur époque, ce qu’ils ont pu le cas échéant en subir ou en vivre et les influences de cette grande Histoire sur ce dont ils étaient porteurs et qu’ils ont pu transmettre. - L’étude du « Mouvement psychanalytique », c’est-à-dire la manière dont les psychanalystes se sont regroupés en sociétés, en groupes, voire en hordes et ont commencé le plus souvent à s’invectiver et à réclamer chacun pour soi d’être le seul détenteur de l’authenticité psychanalytique, le seul détenteur du fragment de la vraie Croix. - L’étude des notions et des concepts en psychanalyse, domaine qui ressort davantage de l’histoire des sciences pour autant que la psychanalyse en soit une.

Mots-clés

  • Psychohistoire
  • Fait historique
  • Narration historique
  • Trace
  • Singularité
  • Auto-historisation
  • Histoire libidinale
Voir l'article sur Cairn.info