Résistance culturelle à la psychanalyse

Par Adanan Houbballah
Français

La résistance à la psychanalyse est de deux ordres : l’un individuel, subjectif en rapport avec le refoulement originaire et avec le « refoulement secondaire », dans l’après-coup. L’autre culturel : c’est à cette question que nous avons consacré notre recherche pour comprendre pourquoi la culture arabo-islamique résiste jusqu’à présent à la transmission de la psychanalyse. A partir de notre expérience dans le milieu culturel arabe, nous avons repéré quelques facteurs parmi d’autres, à savoir : 1 - La religion : l’inconscient relève du domaine du savoir divin – tout dévoilement par référence au sexe, est interprété dans un certain milieu comme une profanation. 2 - La langue : le mot analyse Tahlil a laissé planer une ambiguïté sur le sens. Ce motclé signifie à la fois solution et autorisation dans le sens religieux. 3 - La différenciation sexuelle où la femme s’avère porter la responsabilité du complexe de la castration, afin de sauvegarder le pouvoir phallique de l’homme. 4 - La question de l’être : l’être en tant que verbe n’existe que sous forme d’un passé imparfait. De même le concept de l’individu n’existe dans la culture arabe que sous la forme d’une fusion dans l’esprit communautaire. 5 - L’âme, El Nafs, ou la psyché : demeure toujours dans le champ religieux, elle n’est pas passée encore dans le champ empirique comme sujet de la science. Ces facteurs relevés sont loin d’épuiser toute la causalité de la résistance, il ne faut qu’ouvrir le champ de la recherche.

Mots-clés

  • Résistance culturelle
  • Rationalité cartésienne
  • Sexuation et culture
  • Savoir divin
  • Etre et communauté
  • Halal
  • Cachère analyse
  • Pire idéal
  • Emancipation féminine
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