Résumé : Des liens entre Freud et quelques linguistes de son époque commencent à être découverts. Une recherche qui ne peut qu’intéresser linguistes et psychanalystes de par l’intérêt du langage pour leurs théories. Quelques éléments d’une recherche que nous menons dans ce sens ont été déjà publiés. Travaillant sur des connexions entre la pensée de S. Freud et celle de F. de Saussure en particulier, notre attention fut attirée par un détail de la biographie de ce dernier. En 1903, Saussure rédige à l’âge de 46 ans, neuf ans pourtant avant sa disparition, quelques 18 pages d’un cahier où il consigne quelques souvenirs concernant sa jeunesse et ses études. Publiées en 1960, ces quelques pages scellant ses Souvenirs offrent à notre sens des éléments clés pour interpréter des aspects restés énigmatiques dans son œuvre. Parmi d’autres aspects, l’inachèvement de plusieurs de ses travaux, son dégoût progressif par l’acte d’écrire soit de simples lettres, suppression systématique de ses notes, la quantité étonnante de « blancs » ou d’interruptions brusques du raisonnement dans ses écrits, infligeant notamment à ses écrits de linguistique générale un caractère de « brouillon » et de morcellement, son isolement progressif du milieu scientifique voire sa mort prématurée. La nature de ces hypothèses et de l’intérêt que la psychanalyse notamment française porte à la pensée de F. de Saussure est ce que nous en discutons dans le présent article.