Lorsque l'homme est une abstraction pour l'homme

Par Isabelle Lasvergnas
Français

Prenant pour point de départ illustratif le rapport transférentiel au signifiant guerre et son effet-charge, ainsi que l’évocation de la misère animique du combattant et des populations soumises à la guerre, le texte déplacera le regard vers « la misère animique de ceux de l’arrière » (Freud), et la part de misère animique du sujet, au sens de l’élan intrinsèque à la psyché primitive projetant dans une entité externe une part de haine méconnue à elle-même. Partant du caractère défensif de la conscience morale et la superstructure fragile de la culture en l’humain, on y montrera que c’est la matrice même de transmission de la culture que la guerre atteint en premier lieu. La guerre altère et défigure les signifiants de « la langue des impressions premières », langue qui, au plus proche du corps maternel, avait été pour l’infans, la sensitivité parlante du monde. On y posera également la question des modifications induites dans l’expression d’un nouveau rapport d’abstraction à la guerre, et dans l’abstraction immémoriale conférée à l’autrehommeennemi – par la méconnaissance du théâtre de la guerre (caractéristique des générations nord-américaines et européennes actuelles), ainsi que par le sentiment de toute puissance qu’amplifient les nouvelles technologies des armes et l’informatisation médiatique.

Mots-clés

  • Guerre
  • Misère animique
  • Pulsion de haine
  • Abstraction de l’homme
  • Langue des impressions premières
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