Spécificité des processus psychiques en œuvre chez le sculpteur

Par Hélène Jousse
Français

D’un point de vue psychanalytique, la sculpture n’est pas une activité comme les autres. La réalisation d’une œuvre, parce qu’elle nécessite de transformer la matière, parce qu’elle oblige à penser l’objet dans l’espace, parce qu’elle confronte à l’image du corps, et enfin parce qu’elle favorise le sens tactile, va engendrer chez le sculpteur des processus psychiques spécifiques.Qu’il s’agisse de la sublimation, des mécanismes projectifs et introjectifs, ou de la régression, chacun revêt un caractère particulier du fait qu’il est mis en œuvre par l’action de sculpter. Le psychisme du sculpteur pourrait alors tirer de son «activité du moi» qu’est sa pratique artistique, des bénéfices secondaires. Ceux-ci seront, selon l’histoire de chaque artiste, un pas vers l’unification de l’image du corps, une meilleure appréhension du réel, l’harmonisation du conflit entre moi idéal et surmoi, la restauration narcissique, ou encore le dépassement de l’angoisse de castration. L’auteur étaye son hypothèse d’éléments biographiques et d’écrits que nous ont laissés Michel-Ange, Rodin, Camille Claudel et Giacometti, considérés dès lors comme autant de cas cliniques.

Mots-clés

  • Sculpter
  • Prima materia
  • Espace
  • Sublimation
  • Projection
  • Régression
  • Schéma corporel
  • Moi idéal
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