Le sang, l'amour et la mort des religieuses de Port-Royal

Le renoncement à la chair : un appel du désir ?
Par Dominique de Courcelles
Français

Les Mémoires pour servir à l’Histoire de Port-Royal et à la Vie de la Révérende Mère Marie-Angélique Arnauld Réformatrice de ce Monastère, parus en trois tomes à Utrecht en 1742, après sa mort et après la destruction de Port-Royal des Champs (en 1711) et la dispersion des dernières religieuses, est un recueil de récits fragmentés de l’abbesse de Port-Royal et de ceux et surtout celles qui l’ont écoutée et aimée. Dans l’ensemble de ces récits, qu’elle en soit ou non l’auteur, la Mère Angélique prouve que la femme, par ses rapports à la vie, à la mort et à la sexualité, a sa force et sa violence propres. S’affranchissant du statut social qui est le sien, revendiquant son désir absolu de vie et de liberté, le sujet féminin s’est trouvé livré dans cette histoire singulière à la dimension mortifère d’une histoire sacrée, celle d’un Dieu crucifié, dans laquelle sa seule possibilité consistait à choisir de s’anéantir et de se perdre, mais en entraînant dans son anéantissement, dans sa perte et dans sa jouissance ceux qui l’y avaient contraint.

Mots-clés

  • Port-Royal
  • Mère Angélique Arnauld
  • Sang
  • Corps
  • Pouvoir
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