Au risque des affinités électives

Par Sophie de Mijolla-Mellor
Français

Le « coup de foudre » qui signe la puissance des affinités électives repose sur la fascination de chacun des protagonistes face à leur mouvement de dessaisissement narcissique envers l’autre. Mais, dès le moment où un couple a constitué une unité isolée, il court le même risque d’étouffement que l’individu et il lui faut sortir de soi pour ne pas tomber malade par stase libidinale, autrement dit par ennui. L’addiction au risque d’aimer à nouveau ailleurs se présente alors, conséquence de l’incapacité à élaborer au sein du couple ce qui peut tenir la place de l’autre. Partant de Goethe et de Stendhal, on interroge ici l’incapacité à se détacher du risque passionnel en la confrontant à la nécessité qu’éprouvent certains sujets de miser leur vie pour la vivre intensément. Face à cette quête narcissique infinie, l’objet se limite à sa capacité de faire défaut, ce qui le rend apte à figurer à l’extérieur du Moi le manque autour duquel il s’organise.

Mots-clés

  • Risque
  • Passion
  • Amour
  • Couple
  • Stase libidinale
  • Narcissisme
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