Contribution à l'histoire de la psychanalyse en Algérie : une psychanalyse face à la violence extrême

Par Saïd Bellakhdar
Français

La psychanalyse n’a pas pu se développer en Algérie en raison de l’absence d’un État de droit, d’un contexte de destructivité intense et de massacres durant la conquête et durant la décolonisation. Dans une société où les Arabes étaient perçus à travers une représentation ethnologique et raciale déshumanisée, Frantz Fanon, bien qu’il n’ait pas été psychanalyste, a introduit la psychiatrie institutionnelle et favorisé la mise en place de groupes de travail autour de textes freudiens à l’hôpital de Blida.
Trois décennies après la guerre d’indépendance, l’Algérie a été confrontée à une violente guerre civile imposant le repli ou le départ des rares psychanalystes qui avaient commencé à exercer. Peu à peu les efforts de formation des hommes et le retour à une situation politique apaisée ont permis à la psychanalyse de retrouver un regain d’intérêt en raison des limites des prises en charge traditionnellement proposées aux victimes des violences et d’un accueil moins soupçonneux de ce qui venait d’Occident comme cheval de Troie du néo-colonialisme.

Mots-clés

  • Colonialisme
  • Destructivité
  • Déshumanisation
  • Guerre civile
  • Travail Psychique
  • Psychanalyse
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