L'écrivain martyr dans le Léviathan de Paul Auster

Par Francis Drossart
Français

Le roman Léviathan de Paul Auster illustre de façon saisissante la manière dont l’écrivain, confronté à la destructivité et à la terreur sans nom véhiculées par le monde contemporain, trouve une issue sublimatoire au prix d’un clivage de sa personnalité. Ici, en l’occurrence, entre le premier écrivain, le narrateur (Peter) et son double (Ben), écrivain qui renonce à l’écriture pour se lancer dans l’action terroriste qui le conduira à la mort. La trajectoire de Ben, par un jeu hallucinant d’identifications projectives en cascade, étant infléchie par la mauvaise rencontre du terroriste Dimaggio, lui-même identifié (à moins qu’il ne soit un agent provocateur du FBI ?) au sujet de sa thèse d’Histoire, l’anarchiste Berkman. Le drame de la pensée concrète schizophrénique et de l’échec de la sublimation, trouve ici une résolution partielle, au prix du clivage de la personnalité de l’auteur entre ses parties détruites (Ben) et survivantes (Peter).

Mots-clés

  • Destructivité
  • Équation symbolique
  • Identification projective
  • Sublimation
  • Terreur sans nom
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