Le temps de l’accouchement a été et reste encore pour de nombreuses femmes un moment redouté où plane l’ombre de la mort, la sienne et celle de son enfant. Une première idée consisterait à penser qu’il faut peut-être mourir à soi-même pour donner la vie. C’est un des enseignements possibles de la clinique périnatale, lorsque dans l’après coup des reconstructions, les patientes donnent ainsi sens à la violence de ce qu’elles ont traversé. Mais la littérature s’est davantage intéressée au sort des mères endeuillées par la perte précoce d’un enfant qu’à celui de celles qui ont elles-mêmes frôlé la mort, comme si il s’agissait d’un événement que ni la mère, ni ses proches, ni même les équipes soignantes ne souhaitaient revisiter. C’est ce que nous tenterons de faire ici en insistant sur l’importance d’une collaboration somaticiens-psychanalyste pour le travail de contenance autour de ces traumatismes de la naissance.