Transmission de vie, projet de naissance dans la mort

Par Aurore Plat
Français

Devenir parents implique la traversée de crises développementales. Lorsque l’anomalie foetale entre brusquement en scène, c’est un tout un avenir imaginé qui s’écroule. Le projet d’enfant s’évanouit, une promesse est déçue et les fantasmes d’ambivalence parentale s’actualisent. Lors de l’annonce en anténatal d’une malformation foetale grave, l’interruption médicale de grossesse est le chemin le plus fréquemment emprunté par les couples devenant parents. Mais au statut mixte narcissique et objectal de l’investissement foetal, la perte du foetus devient une expérience à haut risque de deuil mélancolique. Nous réfléchirons alors autour de deux situations cliniques, à l’accompagnement de ces couples qui vivent une interruption médicale de grossesse. Nous observerons l’importance de l’objectalisation du foetus comme facteur de liaison et de réorganisation pulsionnelle autour de cet objet pré-objet et supposerons celle du réinvestissement du lien à lui comme négociation du fantasme d’infanticide et pour l’apaisement de la blessure narcissique du sujet.

Mots-clés

  • Deuil périnatal
  • Interruption médicale de grossesse
  • Traumatisme
  • Objectalisation/désobjectalisation
  • Fantasme d’infanticide
  • Processus de liaison
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