Quand l'âme chante. La voix mélodique et son pouvoir affectif

Par Xanthoula Dakovanou
Français

Dans diverses formes de chant répandues à travers les époques et les continents, on observe un grand pouvoir d’expression affective. L’étude du chant monodique profane et sacré occidental et oriental, de l’opéra, du chant improvisé oriental et des premières polyphonies occidentales montre que la mélodie prime sur le texte quand l’expression d’une émotion pure se présente. Nous pourrions alors confirmer que la mélodie, exprimée par la voix humaine, est l’élément qui assure principalement l’expression de l’émotion dans le chant, car sinon l’homme se contenterait de la lecture d’un poème, porté par la voix parlée. Ce pouvoir d’expressivité affective provient d’un lien fort du chant avec la voix préverbale – qui est le premier lien sonore avec le premier objet – et les qualités musicales de cette voix. La première mélodie, jeu vocal-espace transitionnel du bébé aurait comme fonction de lier l’enfant à la mère, de le consoler de la séparation. Cet état de manque, voire de deuil plus tard dans la vie, ouvrirait la voie à la sublimation comme issue possible de la libido dans l’activité artistique — et quel lien serait plus opportun pour se lier à l’objet perdu que la voix, premier lien sonore avec celui-ci ? La sublimation de cette voix préverbale et fortement chargée d’émotions selon les règles sonores universelles, l’esthétique de l’époque et du compositeur nous donnerait la mélodie, porteuse de l’affect dans le chant. La combinaison avec le texte nous donnerait le chant même.

Mots-clés

  • Mélodie
  • Voix
  • Affect
  • Sublimation
  • Musicothérapie
Voir l'article sur Cairn.info