La lecture des émotions et le comportement violent cartographié dans le cerveau

Par Marília Etienne Arreguy
Français

Cet article a pour objet d’interpréter les études neuroscientifiques qui mettent en lien les lésions et fonctions neurophysiologiques avec le comportement émotionnel violent, et d’établir des considérations sur l’impact de ces hypothèses dans divers champs d’études tels que celui de la justice criminelle, de l’éducation, ou d’autres encore. Les neuroscientifiques eux-mêmes confessent ne pas avoir de preuves suffisantes pour affirmer l’existence d’un lien direct entre le potentiel criminel et les fonctions discrètes du cerveau, ou encore pouvoir en faire un support de preuve dans les examens neuro-criminels des jugements des criminels. Il existe cependant une tendance actuelle à cartographier les cerveaux pour intervenir de manière précoce, dans le but de prévenir la violence. Cet article analyse alors avec précaution l’investissement en politique de « scannerisation » et d’intervention dans les cerveaux d’enfants et d’adolescents qui présentent un comportement déviant ou violent. Basé sur quelques équivoques historiques comme les stigmates sociaux établis par le lombrosionisme et la phrénologie, mais aussi sur les prémices de la psychanalyse et les contributions constructivistes, il critique l’appropriation immédiate des résultats neuroscientifiques en ce qui concerne les origines de la violence, et met au premier plan l’irréductibilité de l’apport linguistique, social et historique, en tant que sources potentielles de la formation et de la transformation de la subjectivité.

Mots-clés

  • Émotions
  • Cerveau
  • Comportement violent
  • Psychanalyse
  • Neurosciences
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