Le sujet en excès dans la biopolitique

Par Joel Birman, Christian Hoffmann
Français

Le discours médical prend aujourd’hui une direction tout à fait morale au détriment de l’éthique, parce que c’est la norme qui est toujours en question et pas le rapport singulier du sujet envers ce discours moral. Ce processus d’une médicalisation à l’infini met en question l’expérience de la clinique. Comme on sait, selon Foucault, dans la Naissance de la clinique, la constitution de la clinique dans le discours de l’anatomo-pathologie, faisait une place à un sujet de la finitude. En effet, ce sujet était défini par le rapport à la mort, au fur et à mesure que la vie était définie par Bichat comme l’ensemble des forces qui s’opposent à la mort. C’est par ce biais que la question de l’individualité de la maladie et de la singularité du malade a été mise en scène par la clinique au début du XIXe siècle. On peut dire que les nouvelles modalités prises par la pratique médicale contemporaine n’ont plus rien à voir avec l’expérience clinique. C’est à cause de ça que la question du sujet a été évacuée de la pratique médicale actuelle, avec toutes les conséquences que cela implique du point de vue bio-politique. Nous pouvons reconnaître aujourd’hui que la normalisation trouve sa limite dans la résistance du sujet pour ne pas être complètement assujetti et dominé par le pouvoir. C’est là qu’on peut retrouver la puissance désirante du sujet qui fait le contre point aux stratégies de la normalisation. Au fur et à mesure que le registre du sujet déborde le champ des normes, il ouvre à une autre clinique où s’impose une éthique du soin. Ce qui peut faire l’actualité de la psychanalyse dans le champ de la médecine.

Mots-clés

  • Clinique médicale et psychiatrique
  • Norme
  • Morale
  • Éthique
  • Sujet
  • Psychanalyse

Key-words

  • Psychiatric and Medical Clinical Practice
  • Norms
  • Morals
  • Ethics
  • Subject
  • Psychoanalysis
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