« Le sublime wagnérien »

Par Sophie de Mijolla-Mellor
Français

L’impossibilité du héros wagnérien à rejoindre l’objet de son désir n’est pas seulement un choix contre l’accomplissement amoureux au bénéfice du devoir d’obéissance à la Loi. Pour cet « homme pur et insensé que la pitié instruit » il est en permanence question de la damnation parce que le désir et le plaisir des sens sont si violents qu’ils rendent fous. Est-ce que la beauté de la musique de Wagner nous fait avancer dans la définition du sublime et éventuellement son lien avec la sublimation ? Le sublime wagnérien, bien loin de ses considérations au sujet de la rédemption du pécheur tient dans cette capacité de porter la certitude sensible de la jouissance au niveau d’un vécu métaphysique, excitation artistique qui confine au mystique malheureusement récupéré dans le religieux, comme le déplorera Nietzsche, au lieu de demeurer dans le trouble de la tension musicale.

Mots-clés

  • Sublimation
  • Musique
  • Opéra
  • Rébellion
  • Passion
  • Rédemption
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