Transfiguration socioculturelle à l’École normale William Ponty, prélude du panafricanisme

Par Boubacar Niane
Français

Le système colonial français en Afrique noire a initié un processus de sélection/cooptation d’une élite indigène du savoir par domestication. Ledit processus s’est largement appuyé sur un système scolaire où l’École (fédérale) normale William Ponty a occupé, notamment durant la période 1913-1957, une place centrale dans la formation d’instituteurs, de « médecins africains », de commis d’administration.
Le texte montre comment les « Pontins » qui faisaient partie d’un système de totalisation au sens où l’entend Erving Goffman, ont pu, in fine, échapper à l’enfermement par « déconstruction ». Autrement dit, comment et pourquoi des agents « formatés » en vue de perdre leur identité culturelle et/ou sociale, ont-ils pu devenir des anti-modèles, des « surhommes » nietzschéens ?
À travers notamment leurs « cahiers » et leur « théâtre » conçus par les initiateurs comme des instruments de domestication, de contrôle d’une identité, les élèves de Ponty apparaissent à bien des égards comme sujets et acteurs d’un processus de décentrement culturel suivi d’un réarmement intellectuel et culturel, avant une transfiguration socioculturelle et politique en Afrique de l’ouest notamment. Cette déconstruction demeure une sorte de mise à mort symbolique d’une tentative d’« hybridation culturelle » initiée par la puissance coloniale.

Mots-clés

  • Colonisation
  • Déconstruction
  • Identité
  • Institution
  • Mutation
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