L’art face à la barbarie
Contrairement aux attentes des peuples arabes assoiffés de liberté et de
démocratie, le soulèvement en Tunisie - qui eut pour effet la chute du régime du dictateur
Ben Ali - coïncide avec l’émergence en Syrie et en Irak de Daesh dont la férocité
extermine humains et vestiges et prône le triomphe de la satisfaction pulsionnelle brute
et la destructivité.
L’auteure, suivant les pas du sculpteur Selim rendant visibles les effets du trauma sur
le corps des humains contraints à prendre le chemin de l’exil, relit Al-Kitâb (Le Livre) du
poète Adonis qui rappelle l’éternel retour du désastre dans cette contrée du monde (qui
s’appelle monde arabe) qui reste accrochée à un legs fortement idéalisé car n’a jamais fait
objet d’une science historique. Aussi Al-Kitâb s’avère-t-il une véritable mise en pièces de
cet héritage.
Le poète comme le sculpteur nous mettent sous les yeux le patrimoine hanté par
l’empiètement et l’épouvante. Face à la cruauté de l’Histoire, la cruauté du style de
l’artiste. Toutefois, ré-écrivant, re-modelant, l’artiste transforme la douleur en épopée et
le monde en une œuvre.
Mots-clés
- Art
- Barbarie
- Legs
- Corps
- Transformation
- Reconstruction
- Œuvre
- Cruauté
- Histoire