De la barbarie, de l’impuissant pouvoir de l’art, de la performativité quand même

(Variations sur Théodor W. Adorno)
Par François Ardeven
Français

L’art et le pouvoir ont tous les deux à voir avec la représentation. Le pouvoir s’est imposé assez vite à homo sapiens comme une technique par laquelle un grand nombre est représenté par un petit nombre — et parfois un seul. L’art a affaire autrement avec la représentation. Son enjeu semble souvent de représenter l’irreprésentable — le coït ou la mort — , et s’il y un pouvoir de l’art, il tient aussi paradoxalement dans son impuissance
On prendra d’abord comme exemple l’avant-garde russe où pouvoir et art semblent danser ensemble et ensuite le fameux « verdict », comme dit Youssef Ishaghpour, de Theodor Adorno : « Ecrire un poème après Auschwitz est barbare ». Adorno semble retirer à l’art son pouvoir civilisateur. Le poète Paul Celan, dans un entretien intellectuel continu avec Adorno qu’il admirait aussi, ne l’entendait pas ainsi.

Mots-clés

  • Révolution
  • Impuissance
  • Barbare
  • Adorno
  • Performativité
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