Au nom de qui parlent-ils ?

Par Jean-François Noël
Français

L’abuseur a-t-il repéré dans sa victime une défaillance ? L’emprise est plutôt à entendre comme un conflit d’idéal qui pousse le disciple à faire du maître l’interprète de la volonté de Dieu à son égard. En captant pour lui cette force, il prive le disciple d’entendre sa propre conscience, et ainsi entravé, le disciple ne peut plus faire jouer les différentes instances qui remanient la relation aux idéaux. Je propose d’ajouter aux deux premières moi-idéal, idéal du moi, l’instance de l’idéal du je, auquel la victime n’a plus accès. L’idéal du je est cette instance interne qui permet au sujet de remanier les idéaux, et non d’y renoncer, non plus de l’intérieur à partir du moi, mais de l’extérieur par une altérité qui vient interroger le je du sujet. Ceux qui se réclament de parler au nom de Dieu ne parlent qu’au nom de leur moi-idéal. D’où leur imposture meurtrière.

Mots-clés

  • Abus
  • idéal
  • idéalisation
  • transfert
  • désir
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