Le magistère psychanalytique et l’indifférentisme démocratique

Par Jean-Marie Donegani
Français

Toute société impose des normes à ses membres, compose des répertoires d’action liés à des statuts et des rôles. Les sociétés modernes, individualistes ne sont pas moins normées que les sociétés anciennes, holistes. Mais la nouveauté est que ces normes sont conçues comme étant au service du travail de construction de soi de chaque individu. Soutenu par le caractère immanentiste des sociétés libérales et démocratiques, aune borne n’est plus imposée à ce travail de la liberté individuelle qui va maintenant jusqu’à atteindre le plus objectif : les coordonnées de la sexualité. La légalisation de la contraception et de l’avortement a permis une première maîtrise de la sexualité, accompagnée bientôt de l’invention et de l’utilisation de la notion de genre, soit la subjectivation du sexe. Aujourd’hui, c’est la différence anatomique elle-même qui fait l’objet de ce constructionnisme artificialiste, libérant l’individu de toute contrainte objective dans la confection de soi. C’est cette illimitation de la liberté de construction des identités sexuelles que vient critiquer la psychanalyse. Malheureusement en ne recourant qu’eux principes les plus traditionnels du naturalisme et du réalisme, ce qui ôte beaucoup de force à ses arguments.

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  • liberté individuelle
  • constructionnisme
  • identités sexuelles
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